S’accepter physiquement est dur.
S’accepter psychologiquement est plus difficile encore. Presque trois ans après
mon diagnostic, je n’y suis pas encore et ce blog m’aide certainement pour
atteindre ce but. Je pense que l’acceptation psychologique complète peut s’atteindre.
Je l’espère.
Les deux premiers mois consistèrent en une
relation presque schizophrénique avec moi-même. Pourquoi moi ? Pourquoi
maintenant ? Rationnellement, c’est le type de maladie qui se détecte entre 25
et 35 ans donc finalement le timing n’avait rien de surprenant. Psychologiquement, vous êtes détruit et vous
avez tendance a amplifié cette destruction. Vous amplifiez des situations non
connectées. Par exemple, une personne normale peut être fatiguée après une
journée de travail. Dans le cas de la sclérose en plaques, la tendance à créer
un pont entre cette fatigue et la maladie est très rapide. Il m’arriva souvent
d’envoyer des photos à mon médecin d’inflammations cutanées temporaires, de
mentionner des problèmes digestifs ou tout autre situation plus ou moins
anormale. Quand vous êtes malade, tout est prétexte à être malade. L’attente
des visites à l’hôpital, l’attente de nouveaux symptômes, l’attente de verdicts
douloureux, la prise journalière de médicaments, est aussi prétexte à penser à
la maladie.
Vous avez aussi la question de l’espérance
de vie. Vous pensez de manière accrue à la mort. De manière rationnelle, votre
espérance de vie ne sera que très peu réduite, 5-10 ans. Mais la sclérose en
plaques est incurable pour l’instant. Se le dire et le répéter ne sert à rien. Restez
positif, évitez les mauvaises pensées. Cela prend du temps. Parlez-en à un
confident, faites du yoga, méditez. Si vous ne pouvez plus courir, trouver vous
un autre sport. Je fais énormément de gym alors que je ne cours plus. Se
muscler aide la marche et l’équilibre. Avec le recul, j’ai noté que plus je
positive, plus je suis en forme. Le sommeil a également un impact majeur sur
votre santé. Si vous arrivez à dormir 9h par nuit, votre journée s’annonce en
général meilleure. Je n’ai jamais dormi d’un bloc depuis 2014 et je pense que
cela est lié au fait que j’ai décidé de ne prendre aucun somnifère. Cependant,
j’essaye de m’organiser pour avoir 9h de sommeil par jour. Je suis encore jeune
mais faire ces efforts me permet de continuer à travailler et à manager ma vie
avec certes quelques difficultés mais relativement mieux que si je ne faisais
pas attention. Je m’aperçois que le psychologique et le physique sont très
liés. Si vous vous acceptez physiquement et que vous adoptez une attitude
positive, vous vivez différemment votre SEP. Les moments difficiles de la vie
doivent être rationnalisés et relativisés et cela permet une certaine
émancipation psychologique qui conduit à l’acceptation.
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